Elles sont tout simplement belles ! hommage de Mas Ali Khadaoui à Tafsut
08/11/2010 05:35
La chanson et la danse amazighes de Kabylie portées haut par le groupe Tafsut
Elles sont tout simplement magnifiques, les filles de la troupe Tafsut à Montréal, ainsi que leur monitrice coordinatrice, Tassadite Ould Hammouda.. Elles s’appellent Zahia( qui chante superbement avec la chorale) , Sonia, Liza, Sarah, Sonia, Nadia (la québécoise) et Ourida.
Je les ai rencontrées pour la première fois en 2008, à Wendake, au Quebec, au Canada. La nostalgie de mon Moyen Atlas me prenait déjà à la gorge quand, soudain, elles entonnèrent un chant amazighe Kabyle : je frissonnai de la tête aux pieds, tellement la surprise était immense ! Mais je n’étais pas le seul à être ainsi impressionné. L’immense salle aménagée pour le spectacle était archi comble. Elle salua par de longs et chaleureux applaudissements la troupe Tafsut qui, même surprise elle aussi, demeura digne et sereine. Je reconnus là l’âme des artistes amazighes, toujours modeste et simple devant le succès.
Je ne me suis jamais attendu à retrouver ces mélodies chères à mon cœur au bout du monde ! J’en avais le souffle coupé de plaisir.
Elles étaient magnifiques dans leur superbe tenue traditionnelle Kabyle, les jeunes et belles filles de Tafsut, comme les déesses mythiques qui se baignent dans la rivière.
Je suis allé vers elles spontanément. Elles m’ont accueilli comme si on se connaissait depuis toujours. Nous nous sommes revus à Montréal, et j’avais assisté à l’une de leurs répétitions, sous le regard bienveillant de Tassadite, elles pratiquent la danse tous les samedi. Et quel bonheur de les voir répéter avec sérieux, mais aussi dans la bonne humeur,
Ce jour là, je me suis dit que la culture et la civilisation amazighes ne mourront jamais. Ces filles, cette révélation, sont les garantes –entres autres- de la continuité de la chanson et de la danse amazighe de Kabylie.
Régulièrement, le groupe Tafsut reçoit des jeunes artistes qui font aussi de la musique. Tous les artistes amazighes amateurs, musiciens et chanteurs qui arrivent à Montréal, trouvent en Tafsut soutien, orientation et souvent une publicité utile à leur carrière auprès du public.
Actuellement, une jeune fille, Imane, qui chante si bien en solo avec son frère comme claviériste, commence à se faire connaître auprès du public canadien. Ces 2 jeunes ont émergé de Tafsut.
Les adolescentes de Tafsut viennent d’être classées 2ème au concours d'une émission "L'échelle des Talents"organisé par Canal "v" ex tqs (télévision). Félicitons-les donc et gageons que ce n’est qu’un début : ces jeunes filles ont réellement du talent et elles travaillent avec assiduité pour l’affiner.
C’est certain, elles iront loin les jeunes filles de Tafsut, pour leur propre bonheur mais aussi pour le rayonnement de l’art amazigh. Elles méritent les encouragements et le soutien de tout un chacun et de toute une chacune.
Yennayer 2960 célébré par l'association Kabyle Tafsut de Montréal le 16 janvier 2010 a été des plus fructueux. En effet, le programme préparé a été choisi et adapté à la circonstance.
Des invités de grande qualité, tels que M. Ferhat Méhenni, Madame Barbot du Parti Québécois, l'Association Solidarité Québec Kabylie, le Mouvement Amazigh du Québec (MAQ), des amis amazigh marocains, des amis québécois, et bien sûr notre public, toujours fidèle aux célébrations de Tafsut que nous remercions du fond du coeur.
La soirée a été ouverte par le mot de bienvenue de la responsable de l'association, en l'occurence Mme Tassadit Ould-Hamouda.
L'assistance a été interpelée pour marquer une minute de silence, en solidarité avec le peuple Haïtien.
MMe Barbot du Parti Québecois et M. Ferhat Méhenni du Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie ont été invité à dire un mot.
Les festivités ont été ouvertes par le jeune groupe de danse de Tafsut avec la danse Thala (la fontaine) afin de nous emmener vers ces montagnes et ces villages kabyles que l'on chéri tous et toutes et qui nous manquent tant. D'autres danses avec plusieurs thèmes, toujours nous reliant à notre patrie ont suivi. M. Ferhat Méhenni a été sollicité pour nous chanter au moins une chanson, ce qu'il fit avec plaisir.
Tafsut accueille pour la première fois l'artiste Amirouche, venu spécialement de la ville de Québec pour cette circonstance. Amirouche et son groupe ont chanté plusieurs chefs-d'oeuvre du grand rebelle à la grande joie des fans de Feu Matoub Lounès. Imène, la jeune artiste de Tafsut a fait vibrer la salle au rythme des chansons de fête. La jeunesse Kabyle n'a pas arrêté de l'encourager par des youyous, des cris de joie, des applaudissements, durant toute sa prestation. À la fin, Zalas a fait vibrer jeunes et vieux avec son DJ REMIX Kabyle "Spécial Nouveauté".
L'association tient à remercier tous ses invités: Mme Barbot, M. Ferhat Méhenni, Amirouche, le groupe de musique Tafsut, les groupes de danse Tafsut ainsi que tout le public. Tanemirt aux organisateurs qui ont pu gérer autant de monde (la salle contenant 350 personnes, s'est retrouvée avec plus de 500 personnes en incluant les enfants).
Entretien avec Tassadit Ould-Hamouda, responsable de l’association Tafsut au Canada
“Nous sommes très sensibles à tout ce qui se passe surtout en Kabylie”
Ils sont à des milliers de lieux de la Kabylie, mais sans pour autant, l’oublier, ni lui tourner le dos. Ils vivent au Canada, mais ils veulent rester c’est la nature, des Kabyles ! L’activisme culturel et politique de la diaspora kabyle, à travers le monde est cette fenêtre qui nous permet de côtoyer le monde, le connaître et surtout de se faire connaître. Notre amie, Tassadit Ould-Hamouda est parmi ces braves militants, qui ne cessent, même étant à l’autre bout de la Terre, de porter les couleurs desa culture d’origine. Responsable d’association au Canada, elle nous explique dans cet entretien, les différentes formes de ses activités, la présence de son association dans les différentes cérémonies culturelles… Elle évoque surtout la relation qui lie cette association à la Kabylie.
La Dépêche de Kabylie : Vous êtes responsable d’une association culturelle berbère au Canada, pouvez-vous la présenter à nos lecteurs ?
T. Ould-Hamouda : Je suis responsable de l’association Tafsut, Chants et danses de Kabylie, fondéeen 2001. Tafsut est un organisme sans but lucratif créée pour la sauvegarde et la promotion de notre culture au Canada
Quelles sont vos activités ?
Essentiellement, elles se résument comme suit : Organisation de spectacles :
Célébration et commémoration des évènements qui ont marqué ou qui font partie de notre culture afin qu’ils ne sombrent pas dans l’oubli : Yennayer, Tafsut n Imazighen, Anniversaire de l’assassinat de Matoub Lounès, etc…Célébration de la Fête Nationale du Québec (annuellement).
- Participation à des spectacles et festivals québécois ou canadiens :
Tafsut étant maintenant un groupeconnu, il s’est classé parmi les grands groupes artistiques du Québec. De ce fait, il a déjà participé à de grands festivals, notamment"Le Mondial de Drummondville", "Montréal en Llumière", "Gigue en Fête", "Vues d’Afrique", "Journée africaine", "Adeqqi (Art des femmes berbères) au Musée de la civilisation Québec", "Festival de la nation Huronne de Wendake (premières nations)", "Yennayer à l’université de Chicoutimi" "Salon international du tourisme et du voyage de Montréal ", "Fête des enfants de Montréal", etc. Je ne peux malheureusement pas tous les citer…).
- Participation à des expositions :
Tafsut a participé à diverses expositions canadiennes et québécoises. La dernière manifestationremonte au 30 et 31 mai au Musée du Fier Monde de Montréal.
Vous célébrez, pratiquement toutes les dates inhérentes au combat identitaire de la Kabylie, quel accueil est-il réservé à vos activités par les Canadiens ?
Effectivement, à chacune des activités de Tafsut, les gens viennent en grand nombre et sont heureux de nous voir. Nous recevons des félicitations de tous. Nous remercions vivement notre communauté qui est toujours présente lors de nos participations aux divers spectacles. Les Canadiens sont heureux de découvrir une autre culture et sont très curieux de tout savoir. C’est de cette manière que nousfaisons la promotion de notre culture.
Peut-on savoir quel est le nombre de vos adhérents ?
Nous n’avons jamais fait ou crée des cartes de membres pour la seule et unique raison quenotre communauté à Montréal est nouvelle, nous ne voulons pas mettre les gens dans l’embarras. Tout le monde est le bienvenu à Tafsut. C’est pour cette raison peut-être que notre groupe a beaucoup de sympathisants. Par ailleurs, Tafsut fonctionne plus comme un groupe culturel.
Vous avez été félicitée à plusieurs reprises ?
En plus des messages d’encouragements et de félicitations de la Ville de Montréal et de plusieurs organismes culturels québécois, l’Association des At-Yiraten (Canada) m’a honoré parune reconnaissance qui m’a beaucoup émue (un trophée pour mon militantisme). J’ai eu le Prix d’Excellence 2007 de la Fondation Club Avenir (organisme de chercheurs et d’universitaires algériens). Je viens d’être félicitée et honorée avec un trophée par la prestigieuse association Acaoh d’Ottawa-Hull lors de la célébration de Tsafsut n Imazighen. Je remercie tous ces organismes pour leur soutien et la confiance qu’ils m’accordent ce qui m’encourage à y aller de l’avant.
La communauté kabyle est très importante au Canada, quels sont les liens que vous avez tissés avec d’autres communautés ?
Effectivement, la communauté Kabyle est très importante surtout à Montréal. Elle grandit de jour en jour avec les nouveaux arrivants.
Au fil des années, nous avons tissé de très bonnes relations avec des communautés africaines, russes, portugaises, malgaches et québécoises...
Je suis personnellement impliquée avec l’Association du Patrimoine d’expression du Québec (SPEQ), organismede défense et de promotion du patrimoine d’expression au Québec, je rencontre souvent divers groupes de diverses communautés, à force de travailler ensemble, nous avons appris à nous connaître.
Les événements politiques en Algérie en général, et en Kabylie en particulier, peuvent-ils influencer vos activités, si oui de quelle manière ?
Bien sûr. Nous sommes très sensibles à tout ce qui se passe surtout en Kabylie. Notre cœur est là-bas. Les évènements qui s’y déroulent nous touchent au plus haut pointet à chaque fois que l’occasion nous est donnée, nous en profitons pourinformer l’opinion publique que ce soit lors de l’ouverture de spectacles, ou lors des invitations des médias d’ici ou d’ailleurs.
Avez-vous d’autres spectacles en vue ?
Nous préparons la Fête des Enfants de Montréal.Je profite de l’occasion qui m’est offerte pour inviter notre communauté à venir applaudir nos jeunes sur scène,le 15 août à 12h00 et le 16 août à 16h00 et à l’atelier de danse, le 15 août à 12h30 au Parc Jean-Drapeau.
Un dernier mot ?
Tout d’abord je tiens à vous remercier pour l’intérêt que vous nous accordez. Je remercie Mourad Itim qui a toujours été là, pour Tafsut et qui active de bon cœur. Grand merci à toutes ces filles et à tous ces garçons qui sont la fierté de Tafsut : Imane, Ghilas, Ahmed, Zalas, Amina, Sonia, Lisa A., Lisa, Sarah, Neila, Taouès, Katia, et Djouher. Merci à toutes ces personnes qui nous aident à chaque fois que nous avons besoin d’eux,Rachid Bandou, Amar Nessah, Nordine, M. Chaker, Fouad Yalaoui, Samir Harfi, Madjid Benbelkacem et tous ceux qui de loin ou de près, contribuent à notre réussite.
Lors de cette journée, Tafsut, Chants et danses de Kabylie exposera au Musée du Fier-Monde, sis au 2050, rue Amhert, Métro Berri-Uqam.
Horaire de l'exposition : 10h à 16 h00.
Musées et transport gratuits pour une journée mémorable à Montréal !
Le dernier dimanche de mai, les Montréalais célèbrent l’art, l’histoire et les sciences à l’occasion de la Journée des musées montréalais, tandis qu’une trentaine de musées ouvrent gratuitement leurs portes, desservis par six circuits d’autobus gratuits. Soyez de la fête lors de la prochaine édition le dimanche 31 mai 2009.
Le magazine culturel Timlilit Imazighen, que diffuse chaque samedi Radio CFMB 1280 AM Montréal, consacrera son prochain numéro du 17 janvier à Lounis Aït Menguellet à l'occasion du 59e anniversaire de sa naissance. Un hommage à la hauteur de l’homme et à l'un des artistes les plus populaires et les plus attachants de la chanson kabyle contemporaine. Les animateurs du magazine, Madjid et Mourad, mettront en relief la carrière de Lounis en deux parties selon les thèmes traités : la première, plus sentimentale de ses débuts, où les chansons sont plus courtes, et la seconde, plus politique et philosophique, caractérisée par des chansons plus longues et qui demandent une interprétation et une lecture plus approfondie des textes. De nombreux ouvrages et études ont été consacrés à son œuvre en tamazight, en arabe et en français. Lounis, dernier d’une famille de six enfants, est né dans le village d'Ighil Bouamas, près de Tizi Ouzou, en Grande-Kabylie, le 17 janvier 1950.
Retour sur le succès de "Tidak N na Fa", un théâtre kabyle au Canada
25/10/2008 15:46
Tidak N na Fa recevra très prochainement le "Prix de la meilleure réalisation amazighe" de la dernière décennie. Présentée pour la 4ème fois à Montréal, la pièce fait toujours salle pleine. Pleine d'humour et de sagesse, elle nous transporte durant un laps de temps, vers nos villages où l'on retrouve nos grands-mères et nos mères si loin de nous.
Kabyle.com Montréal : Azul a Mas Sekhi , Bravo pour le succès remporté par votre pièce de théâtre « Tidak n Nna Fa »...
Mas Sekhi : Azul. Merci à vous d’informer le public de ce qui se passe sur la scène culturelle au Canada et de faire connaître notre travail. Vous êtes le lien entre le public et l’artiste et sans le public aucune œuvre, aussi exceptionnelle soit elle, n’existerait. Ici au Canada, et de façon générale dans tous les autres pays d’accueil, notre public est forcément restreint. Une bonne information est encore plus indispensable. Merci de contribuer à la diffusion de l’information sur la création artistique.
Votre pièce, présentée pourtant pour la 4ème fois à Montréal, vient de remporter un succès fou à voir le nombre de personnes venues et surtout les DVD qui se sont envolés en l’espace d’un laps de temps, comment prenez-vous ce succès ?
Je le prends comme un encouragement à continuer et à mieux faire. Quand le public répond, cela veut dire qu’on est sur la bonne voie. Ce n’est pas rien quand on sait que l’art, surtout lorsqu’il s’agit de théâtre, passe par des chemins très escarpés et sans les encouragements du public, il n’est pas facile de continuer à penser que le chemin puisse un jour déboucher quelque part.
Vous avez évoqué l’accueil que le public a fait à la pièce « Tidak n Nna Fa », je voudrais mentionner que durant les quatre représentations, les acteurs et le public étaient en communion. Il a été complice sur tous les registres de l’émotion, il a embarqué dans les moindres nuances. Durant la dernière représentation, le public nous a réservé une surprise de taille! Durant le deuxième acte, lorsque Nna Fa évoquait à sa façon l’admirable courage de nos grand-mères, il y a eu spontanément une salve de taghratin (youyous) dans la salle. C’est un moment qui compte dans la vie d’un artiste.
Les différentes représentations m’ont aussi confirmé qu’il ne faut jamais sous- estimer la capacité du public à saisir les nuances. Il n’a pas besoin qu’on lui tienne la main. Ou sinon, c’est que quelque chose ne va pas dans l’œuvre elle-même.
Nul ne peut vous remplacer dans l’interprétation du rôle de la vieille, pouvez-vous nous expliquez, sachant que vous n’avez jamais fait l’école de théâtre, d’où vous vient « ce don naturel» ?
Aucun des acteurs de « Tidak n Nna Fa », n’a jamais fait de formation. En fait, je vais vous faire un aveu : ni Hocine Toulait ni Djouher Sekhi ni moi-même n’avons jamais fait de théâtre de notre vie avant « Tidak n Nna Fa »! Quand j’y pense je me dis que c’était plutôt téméraire. Mais ne dis-t-on pas que la foi soulève des montagnes? Pour ma part je crois que notre cerveau fonctionne comme une éponge et qu’il enregistre bien des choses à notre insu : des expressions, des mimiques, des attitudes et des intonations…
C’est ce qui s’est passé pour moi. J’étais très proche de ma grand-mère et par ricochet, proche des vieilles personnes en général. Une fois que le lien de confiance est établi, c’est incroyable les trésors que l’on peut découvrir pour peu que l’on enlève ses lunettes de lettré et que l’on épouse leur perspective et leur interprétation de la vie. On interprète les choses et la vie en général selon les outils dont on dispose. C’est ça la différence. Et une interprétation en vaut une autre. Puisque vous évoquez la façon dont a été interprété le personnage de Nna FA, je voudrai ajouter que toute la pièce est un hommage à nos grand-mères et je pensais que l’ultime façon pour moi de rendre hommage à la mienne était de jouer moi-même le rôle de Nna Fa. Je suis heureux que le public ait senti cet élan et qu’il m’ait approuvé en quelque sorte.
Votre performance incroyable dans l’utilisation du verbe kabyle que ce soit en poésie, en proverbes ou carrément dans les jeux de mots a impressionné plus d’un, comment arrivez-vous à manier avec une telle facilité notre langue?
Je dirais que c’est parce que j’ai toujours senti que les vielles personnes ont à dire beaucoup plus que nous leur prêtons. Si on est conscient de cela (ceci est encore plus vrai dans le cas de notre langue) et pour peu que l’on ait un peu l’amour des mots, cela vient tout seul. Oui je pense que le secret c’est de voir la magie des mots et d’aimer sa langue sans complexe. Avec ses carences et ses miracles, comme toutes les langues en somme. Il y a aussi une question d’attitude : considérer les langues comme complémentaires et non exclusives surtout lorsqu’on est bilingue par la force des choses comme c’est notre cas.
Avez-vous présenté "N na Fa" ailleurs qu’au Canada ?
Non pas encore. Nous sommes en contact que ce soit pour l’Algérie, la France ou les États-unis, mais nous demeurons ouverts à toute proposition. Le souhait de toute l’équipe et de faire voir la pièce à un maximum de gens. Nous espérons que Nna Fa ait une longue vie et qu’elle soit adoptée comme grand-mère par beaucoup de monde.
A votre avis, comment se porte le théâtre kabyle?
J’espère que dans l’avenir nous parlerons de théâtres Kabyles. Je veux dire qu’il va se diversifier comme l’a fait la chanson et la poésie. Pour ma part, je ne me sens pas capable de parler du théâtre kabyle, mais mon désir et de pouvoir contribuer aussi modestement que cela puisse être. En ce qui me concerne, je pense que lorsqu’on écrit, du théâtre ou autre chose, on doit suivre son instinct, sans se préoccuper de genre ni de forme. C’est au public de faire le tri.
Quelle est votre prochaine pièce de théâtre?
Elle est prête. Nous allons commencer les répétitions bientôt. Bien que l’humour soit toujours omniprésent, elle va évoquer certains des problèmes qui nous affectent que cela soit au niveau individuel ou au niveau social : le manque de communication, la place de la femme, le conflit des générations, le traditionnel et le moderne, la place de la langue…Mais toujours dans l’humour, ce merveilleux véhicule qui permet parfois des raccourcis de cœur à cœur .
Serait-elle bientôt disponible sur scène ?
C’est une pièce avec 5 personnages, ce qui rend la mise en scène et la préparation un peu plus complexe que pour « Tidak n Nna Fa ». Peut être ce printemps, peut être un peu plus tard.
D’autres projets en vue ?
Oui, certainement. J’ai un livre, en kabyle, chez un éditeur. C’est un livre qui en partie reprend quelques textes qui ont servi de base à l’émission « Abruy » diffusée sure la télévision berbère, ainsi que beaucoup de textes inédits. Le livre s’appelle d’ailleurs « Abruy…tirect ». J’espère qu’il sera bientôt disponible. J’ai aussi quelques autres projets pour le théâtre.
Votre mot de la fin M. Sekhi ?
Merci à tous ceux qui ont aidé a promouvoir la pièce « Tidak n Nna Fa » et qui n’ont pas ménagé leurs efforts. Je parle aussi bien des individus que des sites web ou des radios. En ce sens, l’aventure « Tidak n Nna Fa » est un superbe exemple d’entraide. Bien entendu, tout cela ne serait qu’un rêve sans le public.
Tanmirt a mas Sekhi.
Entrevue réalisée le 18 octobre 2008 - Par T. Ould-Hamouda